Les TRM participent à une pratique réflexive dans le but direct de comprendre et d’améliorer leur pratique et leurs connaissances
Importance de la pratique réflexive
- La pratique réflexive fait référence à la capacité d’examiner ses actions et son expérience pendant la pratique dans le but direct de comprendre et d’améliorer la pratique et les connaissances, surtout dans des situations uniques et imprévues.
- La plupart des personnes utilisent la réflexion pour examiner des aspects de leur vie. Cependant, la pratique réflexive exige du professionnel qu’il applique un processus métacognitif de réflexion critique.1 Ce processus implique l’analyse délibérée et explicite de l’impact de son point de vue sur la pensée et la prise de décision.2,3
- La réflexion critique au sein de la pratique devrait impliquer l’analyse de toutes les facettes de la vie professionnelle (par exemple, la réflexion sur les expériences cliniques, l’évaluation des compétences actuelles et le développement de plans de carrière).2
- Les compétences en matière de pratique réflexive peuvent être enseignées, apprises, reproduites et mesurées.4,5
- Les TRM ont la responsabilité éthique de respecter leur obligation de fournir les meilleurs soins possibles aux patients en s’engageant à respecter les principes de la pratique réflexive et fondée sur des données probantes.6
- Cela comprend, sans s’y limiter, l’adoption d’une attitude ouverte et d’un engagement permanent à évaluer et à améliorer continuellement leur travail.6,7
- Les TRM peuvent tirer profit de la pratique réflexive par les moyens suivants :
- un apprentissage accru à partir d’une expérience ou d’une situation (p. ex., les incidents critiques);
- l’amélioration du bien-être et de la satisfaction au travail8;
- la promotion de l’apprentissage en profondeur;
- l’identification des forces personnelles et professionnelles et des domaines à améliorer;
- l’identification des besoins éducatifs;
- l’acquisition de nouvelles connaissances et compétences;
- une meilleure compréhension de ses propres croyances, attitudes et valeurs;
- l’encouragement de l’auto-motivation et de l’apprentissage autodirigé;
- l’augmentation de la confiance personnelle et clinique9;
- l’approfondissement des valeurs professionnelles.10
- La pratique réflexive est généralement considérée comme une activité cognitive, individuelle et intériorisée. Cependant, cette pratique doit également être considérée comme hautement sociale, et bénéficiant d’interactions et de modèles de rétroaction.
- La réflexion critique peut améliorer le rendement individuel dans le cadre d’une collaboration interdisciplinaire, en particulier lorsque les rôles sont ambigus, uniques, instables ou conflictuels.5
- La pratique réflexive peut faciliter l’amélioration des soins aux patients et contribuer à prévenir les erreurs
- Certaines techniques peuvent être utilisées pour améliorer la capacité d’autoréflexion d’une personne. Ces activités comprennent l’établissement de réseaux professionnels, la participation à la formation continue, la sollicitation de commentaires de la part de patients et de collègues, la participation à des conférences de cas, l’écriture expressive et l’apprentissage de techniques de pleine conscience.11–13
- Les TRM peuvent accroître l’efficacité de ces activités en y intégrant d’autres personnes, en élargissant leurs connaissances sur le sujet auquel ils réfléchissent et en réalisant les activités tout en étant ouverts à de nouvelles experiences.11
- Les critiques de la pratique réflexive mettent en garde les utilisateurs sur le fait que :
- les praticiens doivent être prêts à affronter leurs propres comportements et émotions, ce qui peut causer de la détresse émotionnelle :
- la confusion peut survenir lorsqu’on essaie de déterminer sur quoi réfléchir;
- une réflexion superficielle n’aboutira pas à l’apprentissage profond nécessaire;
- il existe des dangers potentiels à promouvoir des pensées privées en public (par exemple, une mauvaise interprétation du message souhaité, des critiques non constructives nuisibles, l’identification de préjugés défavorables); et
- des barrières culturelles peuvent apparaître dans les activités de réflexion collaborative.14,15
- les praticiens doivent être prêts à affronter leurs propres comportements et émotions, ce qui peut causer de la détresse émotionnelle :
- Avec une formation et un mentorat suffisants, la pratique réflexive peut surmonter de tels obstacles. Les TRM devraient rechercher les conseils de ceux qui possèdent des compétences en matière de pratique réflexive afin de soutenir leur propre acquisition de compétences en cette matière.
La réflexion critique dans la pratique
- La pratique réflexive repose sur le principe fondamental de l’apprentissage continu par l’entremise d’un processus d’autoévaluation et d’intégration des connaissances à l’expérience.7 En tant que tel, la réflexion critique des praticiens devrait être considérée comme une partie inhérente et cohérente de leur exercice,6 ce qui exige des TRM qu’ils identifient les cadres, les stratégies et l’expertise qui viendront l’appuyer.
- Il existe un certain nombre de modèles et de cadres dont les TRM peuvent s’inspirer pour faciliter la réflexion dans le cadre de leur exercice professionnel, comme ceux créés par Gibbs (1998),16 Schon (1983),17 Atkins et Murphy (1994),18 Kolb (1984)19 et Johns (1996).20
- Des études ont relevé des éléments de base communs aux cadres de pratique réflexive, que les TRM peuvent reproduire :
- l’utilisation d’un processus cognitif, émotionnel et expérientiel d’examen des hypothèses intégrées dans les actions ou l’expérience;
- l’identification de la relation entre les hypothèses et leurs origines (personnelles, émotionnelles, sociales, culturelles, historiques et/ou politiques);
- l’examen et l’évaluation de celles-ci-dessus en fonction de critères pertinents (contexte, but, etc.);
- le remaniement des concepts et de la pratique sur la base de cette évaluation.4
- Des études ont relevé des éléments de base communs aux cadres de pratique réflexive, que les TRM peuvent reproduire :
- Les TRM peuvent utiliser un cadre de pratique réflexive et l’appliquer à différentes activités de la pratique :
- des activités autodirigées : journaux de réflexion, essais, questionnaires, portefeuilles, déclarations personnelles, journaux de bord, blogues, questionnaires, vidéos, journaux intimes et brèves pensées du jour21; et
- des activités de groupe : discussions de groupe, conférences de cas interdisciplinaires, tournées et modèles de rétroaction des patients et des mentors.
- Dans le cadre de ces activités, il existe des questions critiques itératives que les TRM peuvent se poser ou pour lesquelles ils peuvent obtenir une rétroaction afin d’orienter leur pratique22 :
- Quoi, où et qui? Définir la situation.
- Comment vous êtes-vous senti? Définissez votre état émotionnel.
- Pourquoi cela s’est-il produit? Décrivez les raisons principales qui ont influencé la situation.
- Auriez-vous pu faire quelque chose de différent? Effectuez un examen critique de vos actions et développez votre intuition.
- Que ferez-vous différemment à l’avenir? Définissez comment cette situation et cette réflexion vont changer votre pratique.
- Que se passe-t-il lorsque vous mettez cela en pratique? Évaluez tout changement qui se produit et déterminez comment maintenir un changement positif.
- Il existe différents types de preuves que les TRM peuvent utiliser dans le cadre de la réflexion critique :
- Réflexion technique – utilise la méthode scientifique, est déductive, et génère et valide des connaissances par des moyens rigoureux (p. ex., recherche d’information dans la documentation évaluée par les pairs, auprès d’experts en la matière, lors de conférences de cas).
- La réflexion pratique – conduit à l’interprétation par la description et l’explication de l’interaction humaine (par exemple, comprendre les moyens d’améliorer la communication en déconstruisant une conversation et en identifiant le langage biaisé, les messages peu clairs et les moments d’excellence).
- Réflexion émancipatrice – conduit à une action transformatrice, par l’évaluation de ses propres hypothèses ou des forces d’oppression qui limitent la pratique (par exemple, l’identification du problème central pour activer le changement par analyse de Pareto ou d’autres stratégies de pensée déductive).22
- Les TRM peuvent identifier un modèle de réflexion pour évaluer les niveaux de réflexion et peuvent guider leur réflexion personnelle et celle de leurs pairs.21
- L’exposition répétée aux compétences en matière de pratique réflexive semble être nécessaire pour approfondir l’apprentissage.9 Par conséquent, un temps de réflexion adéquat devrait être fourni au praticien dans le cadre de l’apprentissage clinique.23
- La rétroaction dans le contexte de la réflexion fait référence à une communication positive entre deux ou plusieurs collègues, dans un respect mutuel et dans le but de se développer mutuellement sur le plan personnel et professionnel.24
- La rétroaction peut s’agir d’un outil important pour renforcer les connaissances acquises par la réflexion personnelle, en favorisant la réflexion partagée et l’apprentissage réciproque dans le cadre d’un partenariat professionnel.25 Pour des suggestions d’optimisation de la rétroaction fondées sur des données probantes, voir Brehaut et al. : Practice feedback interventions, 2016.26
Des références sont fournies en anglais seulement.
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