L’exposition du patient aux rayonnements est gardée « niveau le plus bas qu’il soit raisonnablement possible d’atteindre (ALARA) »
Risques liés à la radiation
- La radiation utilisée en médecine compte pour plus de 90 % de la dose totale de radiation de source humaine de la population en général1.
- En règle générale, les avantages de l’administration de rayons ionisants à des fins d’imagerie et de thérapie dépassent les risques (qui renvoient aux effets possible à long terme ou à court terme), dans la mesure où les lignes directrices en matière de sécurité et de radioprotection sont respectées2.
- Le but de la radioprotection, selon la Commission internationale de protection radiologique, est de « contribuer à un niveau de protection approprié pour les personnes et pour l’environnement contre les effets néfastes de l’exposition aux rayonnements, sans limiter de façon excessive les actions humaines souhaitables qui peuvent être associées à une telle exposition »3
- Le principe ALARA découle de la philosophie selon laquelle la dose de radiation doit être gérée de manière à obtenir l’imagerie médicale ou la thérapie requise tout en minimisant les effets négatifs de la radiation4.
- Le principe ALARA est basé sur un modèle sans seuil, de qui signifie que tout niveau de radiation, aussi faible soit-il, a le potentiel de produire un effet biologique.
- Les TRM doivent toujours s’efforcer de garder les doses de radiation au minimum tout en préservant la qualité.
Minimiser la dose
- La gestion de la dose de radiation au patient implique plusieurs facteurs qui diffèrent selon la discipline et la procédure5,6.
- Les facteurs communs importants comprennent5,6 :
- la source de radiation
- la durée de l’exposition
- la distance de la source de radiation
- paramètres techniques
- Le principe ALARA est appliqué au moment de juger du caractère approprié d’une procédure d’imagerie, ou de planifier des traitements de radiothérapie7 :
- l’utilisation du rayonnement est optimisée afin d’obtenir un maximum d’avantages avec un minimum d’exposition
- les risques et les avantages relatifs sont pesés contre les alternatives possibles – les modalités n’utilisant pas de rayonnement ionisant sont considérées dans le but de limiter l’exposition du patient aux radiations
- Les TRM sont responsables du contrôle de la qualité et de la préparation adéquate, qui aideront à minimiser les reprises de procédures, par exemple :
- les images diagnostiques qui montrent une pathologie clairement identifiable ne seront pas reprises même si la qualité de l’image est sous-optimale
- en cas d’incertitude quant à la nécessité de reprendre une procédure, un radiologiste ou un TRM plus expérimenté doit être consulté
- le contrôle adéquat de la qualité de l’équipement et, dans le cas de la médecine nucléaire, des produits radiopharmaceutiques est assuré avant d’entreprendre la procédure
- des instructions appropriées sont données au patient avant et après la procédure ou le traitement
- Les TRM ont la responsabilité de déterminer la nécessité de prendre des mesures de sécurité radiologique additionnelles avant l’exposition au rayonnement, par exemple8 :
- reconnaître les patients ou les parties du corps qui nécessitent une protection spéciale en raison d’une sensibilité plus élevée aux radiations
- possibilité que des appareils (p. ex. appareils cardiaques implantés) puissent se trouver à proximité du champ de radiation
- utilisation de bordures de balayage appropriées (tenant compte du diagnostic histologique du patient) dans l’exécution de simulations tomodensitométriques
- Une documentation appropriée aide à faire en sorte que les examens diagnostiques sont conservés pour usage futur, évitant ainsi de devoir effectuer un nouvel examen.
- Les paramètres techniques permettant de réduire davantage la dose comprennent1 :
- filtrages des rayonnements à faible énergie
- la collimation du faisceau
- le choix des capteurs de contrôle automatique de l’exposition (CAE)
- écranage (lorsque approprié)
- une distance foyer-peau appropriée
- l’adaptation de la technique pour les enfants et les différents types corporels
- Les TRM peuvent consulter leur responsable de radioprotection pour plus d’information.
Références
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Santé Canada. Code de securite 35 : Procédures de sécurité pour l’installation, l’utilisation et le contrôle des appareils à rayons X dans les grands établissements radiologiques médicaux. Disponible à l’adresse : http://www.hc-sc.gc.ca/ewh-semt/pubs/radiation/safety-code_35-securite/index-fra.php. [Page consultée le 12 déc 2019]
-
Hall EJ, Giaccia AJ, eds. Radiobiology for the Radiologist. 8th ed. Philadelphia, PA: Lipincott, Wolters Kluwer; 2018.
-
Commission internationale de protection radiologique. Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique. Publication 103 de la CIPR. [Ann. ICRP 37 (2-4)]
-
Statkiewicz Sherer MA, Visconti P, Ritenour ER, et al. Radiation Protection in Medical Radiography. 7th ed. Maryland Heights, MO: Mosby Elsevier, 2013.
-
Strauss KJ, Kaste SC. The ALARA (As Low As Reasonably Achievable) Concept in Pediatric Interventional and Fluoroscopic Imaging: Striving to Keep Radiation Doses as Low as Possible during Fluoroscopy of Pediatric Patients—A White Paper Executive Summary. Radiology 2006;240:621-622.
-
Reynolds A. Patient-centered care. Radiol Technol 2009;81(2):133–147.
-
L’Association canadienne des radiologistes. Lignes directrices relatives aux demandes d’examen en radiologie de la CAR 2012. Disponible à l’adresse : https://car.ca/fr/soins-aux-patients/lignes-directrices-relatives-aux-demandes-dexamen/. [Page consultée le 12 déc 2018]
-
Amis ES, et al. American College of Radiology White Paper on Radiation Dose in Medicine. J Am Coll Radiol 2007;4:272-284.