Les TRM devraient accorder de l’importance à leur santé et à leur bien-être personnel et accorder la priorité aux soins de soi, car ils ont un risque élevé d’épuisement professionnel, un risque qui peut être abordé par des stratégies visant à atténuer les répercussions au niveau de l’individu, du patient et du système.
Comprendre l’épuisement professionnel
- L’épuisement professionnel est défini comme un « syndrome psychologique qui apparaît comme une réponse prolongée à des facteurs de stress interpersonnels chroniques au travail. »1
- L’épuisement professionnel se compose de trois éléments résultant d’un stress chronique&NBsp;:
- L’épuisement émotionnel (émotionnellement dépassé par les exigences);
- la dépersonnalisation (sentiments de détachement et de déshumanisation); et
- la diminution du sentiment d’accomplissement personnel (sentiments d’insuffisance, d’échec et faible estime de soi sur le plan professionnel).2
- Les emplois qui entraînent un épuisement professionnel plus important sont ceux qui comportent une fréquence élevée d’interactions avec les clients ou les patients, et ceux dont les tâches exigent un besoin accru de contrôle émotionnel lors des interactions avec le public.2,3
- La nature inhérente du travail des TRM et les facteurs liés au milieu de travail peuvent contribuer à l’épuisement professionnel chez les TRM.
- Facteurs liés au travail
- Le stress inhérent à la prise en charge de personnes malades et blessées.2
- Le travail dans un domaine émotionnellement difficile comme les soins palliatifs4 et dans les centres de traumatologie.
- L’introduction de nouvelles technologies.4–6
- Un contrôle externe accru sur les organisations et les services de soins de santé.2
- Facteurs liés à l’organisation
- L’absence d’avancement de carrière.7
- La mauvaise gestion.7
- Les mauvaises conditions de travail, notamment le manque de personnel, l’augmentation de la charge de travail, les problèmes interpersonnels, les progrès technologiques non soutenus et les exigences déraisonnables.5,8,9
- Le travail par postes.10
- Les recherches indiquent que la prévalence de l’épuisement professionnel chez les TRM est constamment élevée.
- Dans le récent sondage sur la santé mentale mené par l’ACTRM auprès de ses membres, l’épuisement émotionnel et l’épuisement professionnel étaient prévalents, avec plus de 57 % des TRM de chaque discipline ayant déclaré des niveaux modérés ou élevés d’épuisement émotionnel.11
- Dans d’autres publications, la prévalence de l’épuisement émotionnel en tant que composante de l’épuisement professionnel variait de 38 % à 93 % chez les TRM interrogés dans des contextes similaires, notamment en Australie et aux États-Unis.4,5,12,13
- Ces résultats sont cohérents avec ce qu’on observe dans d’autres professions de la santé.4,14–17
- Les périodes prolongées d’épuisement professionnel ont des répercussions négatives sur la personne, les patients dont elle s’occupe et l’efficacité de l’organisation.2
- Les personnes peuvent souffrir de dépression, d’anxiété, de fluctuations de poids, de maux de tête, de sautes d’humeur, d’insomnie, de tension musculaire, d’hypertension, de troubles gastro-intestinaux ou d’épisodes de grippe, d’une consommation accrue de substances psychoactives et même d’idées suicidaires.4,18
- Les soins aux patients peuvent être affectés par un manque de respect des directives de pratique ou des politiques et procédures, une augmentation des erreurs de communication et des incidents médicaux, des résultats médiocres pour les patients et des problèmes associés à d’autres mesures de sécurité.19–22 L’épuisement professionnel chez les TRM peut également entraîner une diminution de la qualité des soins aux patients.8,13,23
- L’épuisement professionnel des employés a plusieurs conséquences pour l’organisation, notamment une augmentation de l’absentéisme, l’intention des employés de quitter l’organisation, une faible satisfaction au travail, une productivité réduite et des demandes d’indemnisation.2
Stratégies personnelles pour réduire l’épuisement professionnel
- Les TRM devraient accorder de l’importance à leur santé et à leur bien-être personnel et accorder la priorité aux soins de soi.18
- Les TRM peuvent adopter des stratégies individuelles afin d’aider à gérer leur stress et à aborder l’épuisement professionnel, par exemple :
- Accroître la sensibilisation à l’épuisement professionnel en procédant à un dépistage personnel de la santé mentale, en déterminant les niveaux de stress et d’épuisement professionnel et en faisant le suivi des événements stressants et de leur propre bien-être.2
- Une telle pratique réflexive par le biais de l’auto-évaluation peut mener à la reconnaissance d’un problème potentiel et permettre aux TRM de déterminer des stratégies d’adaptation saines (p. ex. la pleine conscience, les compétences en matière de gestion adaptative du temps et les compétences en matière de formation interpersonnelle).2,23
- L’adoption d’un mode de vie plus sain et intégrer des techniques de relaxation pour contrer les facteurs de stress.
- Dans le cadre d’un mode de vie sain, l’activité physique s’est avérée efficace pour prévenir les maladies mentales courantes et en atténuer les effets.2,24
- Les TRM devraient promouvoir une culture qui reconnaît et soutient les collègues dans le besoin tout au long de la formation et de la profession.18
- Cela peut se faire en encourageant les comportements de recherche d’aide chez soi et chez les autres.
- Les personnes qui disposent de relations sociales de soutien dans le milieu de travail peuvent être en mesure de s’appuyer sur les autres pour les aider à gérer plus efficacement les situations de stress.2
- Le fait d’être rassuré sur sa valeur et d’avoir accès à des conseils peut atténuer les effets de l’épuisement professionnel.2
- Recherchez activement les ressources et les programmes à votre disposition, comme les programmes d’aide aux employés.7
- Accroître la sensibilisation à l’épuisement professionnel en procédant à un dépistage personnel de la santé mentale, en déterminant les niveaux de stress et d’épuisement professionnel et en faisant le suivi des événements stressants et de leur propre bien-être.2
Stratégies organisationnelles pour réduire l’épuisement professionnel des TRM
- Les gestionnaires ou les autres dirigeants d’une organisation devraient faire preuve de bonnes qualités de leadership, notamment en reconnaissant les efforts, en offrant du soutien, en favorisant l’équilibre entre le travail et la vie personnelle et en encourageant la confiance et la productivité afin de diminuer le potentiel d’épuisement professionnel chez les TRM.9
- Les dirigeants peuvent accroître l’engagement et la collaboration en milieu de travail, ce qui peut influencer une psychologie organisationnelle positive et contribuer à la satisfaction, à la santé et au bien-être du personnel9 en mettant en œuvre la prise de décision en collaboration, la reconnaissance du personnel, le débriefing, les programmes incitatifs, les réunions en espace ouvert, le partage des objectifs organisationnels et donner une rétroaction efficace.8,9
- Les organisations peuvent améliorer les conditions de travail qui contribuent à l’épuisement professionnel comme les niveaux de dotation, la rémunération, la flexibilité, les possibilités de développement et la structure du département.9
- En offrant des programmes complets d’aide aux employés, les organisations peuvent fournir les éléments suivants pour prévenir, traiter et atténuer l’épuisement professionnel chez les TRM :
- Un soutien émotionnel et instrumental au travail, comme les groupes de soutien par les pairs ou la supervision par les pairs.2,7,9
- La supervision par des pairs s’est avérée particulièrement efficace pour les TRM en début de carrière ayant de 1 à 5 ans d’expérience.7
- L’accès aux traitements pour les préoccupations de santé mentale et l’épuisement professionnel, comme l’aiguillage vers une psychothérapie ou un counseling ou des services internes de gestion du stress.2,8,9
- Une formation sur la résilience du personnel ou d’autres programmes de formation similaires.8,9
- o D’autres stratégies efficaces en milieu de travail pour la santé mentale et l’épuisement professionnel ont été identifiées par la Compagnie d’Assurance du Canada sur la Vie.25
- Un soutien émotionnel et instrumental au travail, comme les groupes de soutien par les pairs ou la supervision par les pairs.2,7,9
- Les dirigeants peuvent accroître la sensibilisation aux services disponibles qui traitent l’épuisement professionnel et élimine les obstacles institutionnels et culturels à l’accès.18
Références
- Maslach C, Leiter MP. Understanding the burnout experience: Recent research and its implications for psychiatry. World Psychiatry. 2016;15(2):103-111. doi:10.1002/wps.20311
- Akroyd D, Caison A, Adams RD. Burnout in radiation therapists: The predictive value of selected stressors. Int J Radiat Oncol Biol Phys. 2002;52(3):816-821. doi:10.1016/s0360-3016(01)02688-8
- Cordes CL, Dougherty TW. A review and an integration of research on job burnout. Acad Manage Rev. 1993;18(4):621-656. doi:10.2307/258593
- Guerra J, Patrício M. Burnout in radiation therapists: Systematic review with meta-analysis. Eur J Cancer Care (Engl). 2019;28(3):e12938. doi:10.1111/ecc.12938
- Singh N, Wright C, Knight K, et al. Occupational burnout among radiation therapists in Australia: Findings from a mixed methods study. Radiogr Lond Engl 1995. 2017;23(3):216-221. doi:10.1016/j.radi.2017.03.016
- Clarke S, Goetz D. Unrelieved job stress can lead to burnout. Radiol Technol. 1996;68(2):159-160.
- Dungey G, Neser H, Sim D. New Zealand radiation therapists’ perceptions of peer group supervision as a tool to reduce burnout symptoms in the clinical setting. J Med Radiat Sci. Published online 2020:1-8. doi:10.1002/jmrs.398
- Sciacchitano M, Goldstein MB, DiPlacido J. Stress, burnout and hardiness in RTs. Radiol Technol. 2001;72(4):321-328.
- Hunter D, Wright C, Pearson S. Employing positive psychology to improve radiation therapy workplace culture. J Med Radiat Sci. 2019;66(2):139-144. doi:10.1002/jmrs.321
- Vidotti V, Ribeiro RP, Galdino MJQ, Martins JT. Burnout Syndrome and shift work among the nursing staff. Rev Lat Am Enfermagem. 2018;26. doi:10.1590/1518-8345.2550.3022
- Canadian Association of Medical Radiation Technologists. A look into the CAMRT mental health survey results. CAMRT News. 2019;37(3):6-7.
- Joaquim A, Custódio S, Savva-Bordalo J, et al. Burnout and occupational stress in the medical residents of oncology, haematology and radiotherapy: A prevalence and predictors study in Portugal. Psychol Health Med. 2018;23(3):317-324. doi:10.1080/13548506.2017.1344256
- Probst H, Griffiths S, Adams R, Hill C. Burnout in therapy radiographers in the UK. Br J Radiol. 2012;85(1017):e760-765. doi:10.1259/bjr/16840236
- Dall’Ora C, Ball J, Reinius M, Griffiths P. Burnout in nursing: A theoretical review. Hum Resour Health. 2020;18. doi:10.1186/s12960-020-00469-9
- Ayyala RS, Ahmed FS, Ruzal-Shapiro C, Taylor GA. Prevalence of burnout among pediatric radiologists. J Am Coll Radiol JACR. 2019;16(4 Pt A):518-522. doi:10.1016/j.jacr.2018.08.016
- Rotenstein LS, Torre M, Ramos MA, et al. Prevalence of burnout among physicians. JAMA. 2018;320(11):1131-1150. doi:10.1001/jama.2018.12777
- McCormack HM, MacIntyre TE, O’Shea D, Herring MP, Campbell MJ. The prevalence and cause(s) of burnout among applied psychologists: A systematic review. Front Psychol. 2018;9.
Related Posts
-
-
MRTs participate in reflective practice with the direct goal of understanding and improving their practice…
-